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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 13:45

Vu dans "le Monde" du 17/06/08

" L'Académie nationale de médecine s'inquiète de l'émergence des "doulas". Alors que ces "accompagnantes de la naissance", sortes de "coachs" de la femme enceinte, ne seraient qu'une centaine en France, les membres de l'Académie émettent de fortes réserves sur cette "nouvelle profession" dans un rapport présenté lundi 16 juin. Selon eux, "l'immixtion de personnes insuffisamment formées dans le déroulement de la grossesse et de l'accouchement peut représenter un danger".
Apparues il y a une trentaine d'années aux Etats-Unis, les doulas sont, depuis 2003, regroupées dans plusieurs
petites associations en France. Ni sages-femmes ni médecins, ces femmes proposent aux parents un accompagnement non médical (et payant) du début de la grossesse jusqu'aux suites de couches. Elles se proposent de les soutenir moralement et physiquement (par des exercices de relaxation, des massages, une préparation à la gestion de la douleur, etc.), de servir de lien avec le personnel médical et d'établir un "projet de naissance".

 
Leur apparition n'est pas fortuite, reconnaît l'Académie. Au-delà de "l'évolution de la société" et de "l'engouement pour le coaching", le rapport pointe "la modification de l'offre de soins en périnatalité", avec notamment la fermeture des petites maternités, qui a abouti à un "éloignement des structures" non compensé par un renfort de personnel. De plus, les progrès médicaux ont engendré "une médicalisation considérée comme excessive et mal supportée par certaines mères". Enfin, la sortie précoce de maternité "laisse les accouchées souvent seules et désemparées".

Bref, tout aurait contribué à l'émergence des doulas. Pour le moment, leur audience est marginale et toucherait surtout "les couples issus de la classe moyenne ou supérieure vivant en ville". Cent trente-huit naissances auraient été ainsi accompagnées en 2006, parmi lesquelles 34 % auraient eu lieu à domicile. Ce dernier aspect préoccupe particulièrement l'Académie. Tout comme les risques de "retard d'hospitalisation", d'"emprise", voire "de déviance plus ou moins sectaire". "Doit-on tolérer une profession fixant elle-même ses règles ?", s'interroge l'Académie, qui "met en garde contre toute reconnaissance officielle de la formation et de la fonction des doulas".

Constatant que l'existence de ces "accompagnantes" est le signe d'un déficit de prise en charge personnalisée des femmes enceintes, les membres de l'Académie demandent "un renforcement des effectifs de sages-femmes pour leur donner plus de disponibilité et leur permettre de mieux accompagner" les futures mères. Ils réclament également un "développement, notamment dans les régions rurales, de postes de sages-femmes de la Protection maternelle et infantile", ainsi que "la promotion d'aides et de sages-femmes à domicile".

Dans ses recommandations, l'Académie "prend acte" de l'expérimentation des "maisons de naissance" parmi les nouveautés censées améliorer le soutien et le confort psychologique des femmes. Maintes fois évoquées par le ministère de la santé, ces maisons restent, pour l'heure, à l'état de projet.

Sandrine Blanchard "


 
Tout d'abord, rectifions quelques vérités:
La doula n'est pas un "coach" mais plutôt une personne qui accompagne la femme enceinte, le couple en répondant aux questions qu'ils se posent sur la grossesse ou l'accouchement , en les aidant à faire un projet de naissance, et en étant disponible le jour de l'accouchement et après la naissance.
En aucun cas, elles n'imposent quoi que ce soit à la future maman ou au couple.
De plus ,elles ne sont pas et ne remplaceront JAMAIS les sages-femmes, car leur profession n'est pas médical, mais relève plutôt du soutien et de l'accompagnement ( voir "définition d'une doula" sur le site "Doula-info")

 A partir du moment où il y a une demande de plus en plus forte des parents pour les doulas, je n'arrive pas bien à comprendre la raison pour laquelle ,elles "dérangent" autant ! ... il me semble qu'elles peuvent tout à fait  avoir leur place dans le paysage périnatal français...
...j'irai même jusqu'à dire, surtout dans le contexte actuelle où une femme enceinte est rarement suivi par le même professionnel du début jusqu'à la fin, la doula me parait être un lien essentiel pour que la maman puisse se sentir soutenue et écoutée!
Leur "mettre des bâtons dans les roues", revient à nier les demandes de certains parents en terme d'accompagnement et à réduire, par la même, encore un peu plus leur choix.

L'Académie de médecine veut un renforcement de sages-femmes et recommande l'expérimentation des Maisons de Naissance! ...parfait !... on n'est toutes très contentes de cette excellente initiative... mais faut-il bannir les doulas pour autant !... personnellement, je ne le pense pas!
Dans beaucoup de pays cohabitent doulas, sages-femmes, gynécos sans que cela ne semble poser de problèmes, à partir du moment où personne n' empiète sur "le terrain de son voisin"!

L'autre aspect qui préoccupe aussi l'Académie, c'est le fait que sur la centaine d'accouchements où une doula était présente, 34% étaient des accouchements à domicile...
L'académie craint alors qu'il y ait  des risques de "retard d'hospitalisation", d'"emprise", voire "de déviance plus ou moins sectaire".
D'après la charte des Doulas de France , une doula ne peut pas être présente à un accouchement sans la présence d'une sage-femme ou d'un médecin.
Elles ne peuvent donc pas "retarder" une hospitalisation puisque cette décision relève du professionnel (sage-femme ou médecin) présent au moment de l'accouchement.
Dans ce cas de figure, ne serait-ce pas alors les accouchements à domicile qui préoccupent plus l'Académie que véritablement la présence d'une doula lors de ce genre de naissance?

Malheureusement,  il n'est pas exclu (comme dans n'importe quel profession) que certaines aient des "dérives sectaires", mais ce n'est sûrement pas la majorité d'entre elles. Certains médecins font aussi partie de sectes, est-ce pour autant que l'on doit tous les mettre dans le même sac ?

C'est donc aux futurs parents de rester vigilant et de se renseigner en amont sur les compétences de celle qui les accompagnera, ainsi que de décider, au moindre doute, de mettre fin à leur "collaboration", s'ils ne se sentent pas "en phase" avec elle....
... et c'est également aux doulas d'essayer de se fixer un cadre juridique légitimant leur pratique au plus vite, afin que leur profession soit enfin reconnu par le corps médical, et aussi par le grand public...

Pour plus d'infos , cliquez ici =>  DDF
                               et ici => Ciane
                               et ici => Définition Doula (Wikipédia)

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commentaires

V
En voilà une bonne idée de futur article en effet On lit un peu tout et parfois son contraire sur le sujet !
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V
En effet, cette réalisation est une vraie merveille, merci pour cet article en tout cas.
Répondre
M
merci de ton article
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